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Travailleur indépendant, votre santé, notre priorité : conseils nutrition

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La performance de votre entreprise dépend aussi de votre santé. Parce qu'il est important pour nous de vous accompagner tout au long de la vie ! Nous avons rencontré Damien Seguin, skipper du bateau APICIL, premier skipper handi-sportif à boucler un tour du monde à la voile lors du Vendée Globe 2020. Il nous donne ses conseils en matière de nutrition.

Les conseils de Damien Seguin : l’alimentation, une source de bien-être et de performance.

Damien, peux-tu déjà nous expliquer comment cela se passe en course pour s’alimenter ?

  C’est au fond différent de la vie normale mais pas tant que ça. Il y a quelques règles de base à respecter. La première, c’est de ne pas manger continuellement dans la journée. Quand tu es en course, l’alimentation séquence ta journée, elle instaure un rituel. Il faut habituer son corps à manger à des heures fixes par rapport au soleil. Sinon, lors d’un tour du monde où tu traverses plusieurs fuseaux horaires, ton biorythme est perturbé. Nous avons besoin de beaucoup d’énergie car manœuvrer un Imoca, c’est un effort et en outre, il peut y avoir le froid qui joue, notamment dans les mers du Sud. Lors du Vendée-Globe, mon rythme était de quatre repas en 24 heures. Le petit-déjeuner une fois le soleil levé puis 3-4 heures après, le repas du midi. Finalement, tu finis par avoir faim aux heures normales de repas et non tout le temps. C’est aussi important pour la digestion.

Damien Seguin

Des conseils que l’on peut appliquer dans la vie de tous les jours ?

Damien seguin

  Oui, il faut s’habituer à manger à heures fixes, prendre le temps car la satiété vient si l’on mache longuement. Il est sûr que grignoter ou manger un sandwich en quatrième vitesse ne permet pas un effort dans la durée. S’alimenter est aussi un plaisir, pour nous marins, manger chaud est parfois le seul que tu peux avoir dans la journée sur le bateau, donc il faut que ça en reste un. Il ne faut pas négliger cet aspect là car cela joue aussi sur le moral. 

Et concernant la diététique, comment fais-tu, tu es conseillé ?

  Oui, j’avais décidé de faire appel à une diététicienne pour le Vendée Globe. Là encore, l’idée était d’essayer d’anticiper pour éviter les problèmes : digestion, fringale… Tu ne peux pas te permettre ce genre de petits soucis quand tu es seul à l’autre bout du monde. En moyenne, nous consommons entre 6000 et 7000 kcal/jour pour traverser les zones froides, 3000 à 4000 kcal pour les zones chaudes. Pour mémoire, c’est 2400 et 2700 kcal dans la vie de tous les jours pour un homme, pour une femme, la recommandation est de 2000 à 2200 kcal. 

Damien seguin

Et concrètement, tu manges quoi ?

  Je me nourris essentiellement de plats déshydratés et de conserves. Les premiers sont très pratiques : ils prennent peu de place, sont légers et nourrissants, ils se présentent sous la forme de sachets qu’il suffit de réhydrater avec de l’eau chaude. Cette eau douce est produite à bord grâce à un désanilisateur. Le goût est plutôt bon, c’est la texture qui est différente car on ne peut pas avoir de vrais morceaux.

Pour varier, les conserves sont un complément. Je me fais aussi cuire régulièrement des pâtes, du riz ou de la semoule.

J’embarque aussi des petits plaisirs comme de la charcuterie sous vide ou encore du chocolat. L’alimentation joue beaucoup dans la performance et dans l’équilibre du bonhomme. Même si nous sommes dans des conditions extrêmes, on peut dire que nous mangeons, plus que de normal, mais équilibré et diversifié.

Si on respecte cette règle, on peut durer et tenir plus de 3 mois seul en mer. Là aussi, dans la vie de tous les jours, c’est la même chose. 

Pour aller plus loin, à votre disposition, le livret Alimentation et bien-être.

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